Traitement des adventices dans un champ de maïs

L’algorithme maïs de Ecorobotix est encore en développement. Avec l’algorithme soja, il s’agit des deux avancées les plus récentes de notre équipe. L’algorithme maïs n’est donc pas encore commercialisé, mais il est déjà utilisé en version test par quelques exploitations, principalement en Suisse.

L’algorithme maïs pose un peu moins de défis que d’autres algorithmes développés par Ecorobotix. C’est notamment dû à la forme de la culture, plus simple, et à sa saisonnalité, qui est plus restreinte que d’autres types de cultures comme l’oignon, par exemple.

C’est la première année où il fonctionne réellement à grande échelle sur le terrain et nous analysons de près les données et les images récoltées afin d’encore affiner l’algorithme.

Les premiers résultats sont très satisfaisants et nous avons proposé de nombreuses démonstrations, comme lors de la Journée des grandes cultures et herbages organisée en juin 2022 par Proconseil (Prométerre) et l’Etat de Vaud à Granges-Verney (Suisse).

Cette vidéo a été réalisée lors d’un test à Mathod (Suisse). Nous avons utilisé ARA sur un champ de maïs, en pulvérisant un herbicide sélectif ciblant les adventices, en particulier le chénopode blanc, l'amaranthe et la véronique.

La démonstration en vidéo

Alors qu'ARA se déplace jusqu'à une vitesse de 7.5 km/h, les mauvaises herbes sont détectées par le système de reconnaissance visuelle et traitées par la machine.

En regardant le film, on peut remarquer que jusqu’à une vitesse de 7.5 km/h, toutes les mauvaises herbes ont été détectées par le système de reconnaissance visuelle puis traitées par pulvérisation. L’efficacité de ces deux étapes a été contrôlée visuellement par des observateurs qui suivaient la machine.
Comme l’algorithme est encore en version test et que c’est seulement la première saison dans laquelle il est véritablement utilisé sur le terrain, on aurait pu s’attendre à ce que certaines adventices ne soient pas reconnues. Ça n’a pas été le cas.

Détection à 95%

Toutes les mauvaises herbes ont été détectées par le système de reconnaissance visuelle. Aucune adventice n’a échappé à l’œil de lynx d’ARA, quel que soit son stade de développement.

Sur certaines images, on peut voir que les adventices reconnues sont parfois très petites, à peine germées. Elles sont pourtant identifiées par l’algorithme. A l’inverse, aucun plant de maïs n’est confondu avec des mauvaises herbes.

Il s’agit donc d’un résultat très satisfaisant. Ces constatations nous laissent penser que le système devrait pouvoir être commercialisé comme prévu dès 2023.

Pulvérisation ultra-précise

Le nombre et la précision des buses d’ARA permettent de pulvériser l’herbicide de façon très précise, avec une empreinte de 6 x 6 cm. Si on observe les zones pulvérisées, on remarque des points sombres qui forment comme un QR code dans la terre. Cette précision très élevée permet de traiter même les adventices qui se trouvent tout près des plants de maïs sans les affecter, ce qui conduit à une très forte diminution de la phytotoxicité de la récolte.

Ainsi, même si l’exploitant se trouve contraint d’utiliser des produits phytosanitaires non-sélectifs ou semi-sélectifs, l’application ciblée permettra de ne pas toucher la culture et donc de ne pas ralentir son développement. En plus de réduire la phytotoxicité, l’utilisation d’ARA permet donc aussi d’obtenir une amélioration du rendement dans ces situations qui vont se multiplier, puisque la tendance est à l’amenuisation du catalogue phytosanitaire.

Diminution des quantités phytosanitaires

L’autre avantage de cette pulvérisation ultra-précise est qu’on peut réduire la quantité de produit phytosanitaire utilisé, puisque ARA ne traite que ce qui doit être traité et rien d’autre. Pour les cultures sarclées, la diminution atteint 70% à 80%.

Avec un pulvérisateur classique, on utilise environ 200 litres par hectare. Mais avec ARA, on n’utilisera que 40 à 50 litres pour la même surface. Evidemment, ces chiffres vont varier en fonction de la pression malherbologique de chaque champ.

L’efficacité d’ARA sur les cultures de maïs en quelques chiffres